Titre : Le Cycle de Kjall
Auteur : Amy Raby
Édition : Bragelonne
Genre : Fantasy romancée
Résumé (Tome 1 - Le Jeu de l'Assassin) :
Vitala Salonius est un assassin surentraîné et une femme aussi attirante que dangereuse œuvrant pour la libération de son peuple. Sa mission : séduire l'empereur avant de lui porter le coup fatal.
Dirigeant d'un pays au bord du chaos, Lucien Florian Nigellus ne baisse jamais sa garde. Sa vie étant menacée à chaque instant, il ne peut se le permettre, même devant cette éblouissante courtisane de passage au palais. Pourtant, Vitala pourrait bien le distraire un instant de ses préoccupations – et combler d'autres besoins...
Un assassin n'a pas le droit de succomber à sa proie, Vitala le sait depuis l'enfance. Or Lucien ne ressemble pas au tyran sanguinaire qu'elle s'est imaginé. Prise entre ses convictions et un sentiment plus trouble, Vitala hésite. À qui ira sa loyauté ?
Critique :
Le Cycle de Kjall, qui m’a captivée du
début à la fin, est une trilogie que je qualifierais de « perle »
pour ceux qui aiment le genre de la fantasy romancée. Il y a plusieurs raisons
à cela. Tout d’abord, les personnages que j’ai trouvés vraiment très attachants
dès les premières lignes. Amy Raby
possède un talent remarquable : celui d’insérer les personnages de telle
sorte que l’on a l’impression de les connaître depuis toujours alors que nous
venons tout juste de faire leur connaissance. Leur apparence, leur caractère,
leurs expressions et mimiques… Tous ces éléments nous sont transmis avec une
telle fluidité que l’on a l’impression de regarder un film, et mieux encore, d’y
participer. Un autre talent que possède cet auteur que j’ai eu le plaisir de
découvrir avec cette trilogie que j’ai lue d’une traite, celui de changer notre
perception des personnages.
Je
vais prendre un cas concret : Lucien, le personnage masculin principal du
premier tome Le Jeu de l’Assassin ainsi
que le seul personnage récurrent aux trois livres. Autant le dire tout de
suite, il m’a envoûtée. Bon d’accord, les trois protagonistes masculins m’ont
littéralement séduite, je l’avoue (je suis très fleur bleue il faut dire). Cela
dit, dans les deux autres tomes, mon avis sur lui était plus mitigé. Autant je
l’aimais dans le premier, autant dans les autres son comportement me donnait
parfois envie de le secouer voire de lui mettre des claques. Et c’est là qu’Amy
Raby est très forte car elle
réussit à nous faire voir les personnages à travers les yeux des protagonistes
principaux et, bien évidemment, personne ne voit quelqu’un de la même manière.
Mais
parlons un peu du scénario. Le titre original de cette trilogie est Hearts and Thrones et, comme son nom l’indique,
ces romans sont très centrés autour des têtes couronnées et de leurs histoires
de cœur.
Dans
le premier tome nous pouvons suivre la jeune mais non moins redoutable Vitala Salonius, un assassin faisant partie
du Cercle de l’Obsidienne (un groupe de rebelles riorcan qui s’opposent à leurs
oppresseurs via de l’espionnage, des sabotages, des assassinats, etc.) dont la
mission est de libérer son pays, Riorca, en séduisant et assassinant l’empereur de Kjall,
Lucien Florian Nigellus, dont elle a étudié la vie depuis son plus jeune âge. Elle
s’infiltre donc dans le palais impérial en se faisant inviter comme gagnante du
tournoi de Caturanga, un jeu de stratégie très prisé par l’empereur.
Dans
le tome deux, L’honneur de l’Espion,
on remonte le temps puisque l’histoire se passe cinq ans avant les faits
racontés dans Le Jeu de l’Assassin.
Cette fois, on se concentre sur la cousine de Lucien, Rhianne Florian Nigellus et
sur Jan-Torres, Janto pour les intimes. Prince héritier du Mosar, pays en
guerre contre Kjall qui essaye de l’envahir, celui-ci s’infiltre comme esclave
au palais impérial afin de trouver des informations qui lui permettraient de
sauver son peuple. Il y fait la rencontre de son altesse impériale dont la main
vient d’être promise à un légat connu pour sa poigne de fer. Supposée gouverner
Mosar une fois conquis, elle demande à l’esclave mosari Janto de devenir son
professeur de langue.
Enfin,
on termine avec La Flamme du Prince,
qui nous propulse cette fois six ans après le tome un. La princesse impériale
Céleste Florian Nigellus, petite sœur de Lucien, a bien grandi et se voit
contrainte d’épouser Rayn Daryson, le prince d’Inya, afin de sceller entre
Kjall et Inya une alliance commerciale plus profonde. Cependant, Rayn n’a pas
confiance en Lucien qu’il suspecte d’être aussi tyrannique que l’était son père
Florian et refuse à la fois de leur fournir du souffre (de crainte qu’ils ne s’en
servent pour leur déclarer la guerre) et d’épouser Céleste. L’empereur demande
alors à sa sœur de le séduire par tous les moyens, pour le bien de son pays.
Bon,
ces résumés sont vraiment « légers » mais je ne peux m’aventurer sans
trop vous en dévoiler. Je ne voudrais pas vous spoiler, surtout.
Vous
l’aurez compris, cette trilogie est très tournée vers la romance et les scènes
sexuelles sont assez nombreuses. Toutefois, si je devais comparer avec Cinquante Nuances de Grey (et désolée si
certaines personnes lisant ces lignes aiment ce titre…), l’écriture d’Amy Raby est bien plus agréable et
appréciable : la description n’est pas lourde ni intimiste et on visualise
très bien les scènes sans pour autant être dérangé par celles-ci.
Cependant,
Le Cycle de Kjall ce n’est pas seulement
ça. Trahisons, complots, intrigues, actions et bien évidement romance… Tout y
est pour nous faire fondre de plaisir. Les pages se tournent, les chapitres –
et même les tomes – s’enchaînent à toute vitesse. Amy Raby ne nous laisse pas le temps de souffler et je dis tant
mieux !
Je
terminerai rapidement en parlant de l’univers. La magie y est omniprésente en
restant subtile. Ne vous attendez pas à de gros combats à coup de sorts
titanesques à la Harry Potter, cela
ne marche pas comme ça. Si elle est importante, elle n’en reste pas moins
discrète. Les mages ne possèdent qu’un seul type de magie (mage d’esprit,
guérisseur, briseur de protections...) et celle-ci est rarement utilisée
pour le combat. On préfèrera les épées, les pistolets et les canons… Je
pourrais vous écrire un article complet rien que sur cet univers mais je vais m’abstenir,
celui-ci étant déjà bien assez long comme ça. Vous pourrez découvrir tout ça
en lisant Le Cycle de Kjall.
Certains diront peut-être que cet univers, bien qu’intéressant et
prometteur, n’est pas assez approfondi par l’auteur. Personnellement, je trouve
que c’est mieux ainsi. Dans la vie de tous les jours, nous ne nous formalisons
pas chaque fois que nous apercevons une voiture ou un téléphone portable… Eh
bien il en est de même ici. Les mages et toute autre fantasy font partie intégrante
de leur quotidien et le fait que cela nous soit décrit de manière plus ou moins
discrète nous familiarise d’autant plus avec. On en vient à penser « Ben
oui, évidemment ! » comme si cela coulait de source.
Vous devez vous en douter mais je ne peux que vous recommander cette série pour laquelle
je n’arrive pas à trouver de réel défaut. Peut-être parce que cette lecture est toute fraîche et que je suis encore sous le charme des protagonistes, qu’ils
soient féminins ou masculins. Sans parler des couvertures qui sont sublimes – comme bien souvent chez Bragelonne – signées Magali
Villeneuve.
Note : 9/10
#TheOldCatZola